Cet amendement, madame la secrétaire d’État, a le mérite de viser à supprimer l’article 10, qui n’a pas sa place ici puisqu’il est destiné à créer un mandat d’éducation. Ce mandat risque d’envenimer des relations déjà difficiles à gérer. Ainsi, un mauvais mari ne deviendra pas un bon ex-mari. Or, le mandat d’éducation lui offrira sur un plateau la possibilité d’entraver la reconstruction de son ex-femme. À l’inverse, il ne faut pas négliger les violences psychologiques et les pressions dont peuvent être victimes un père ou une mère qui refuseraient de signer ce mandat, sachant que le « tiers », comme vous l’appelez, est un parâtre ou une marâtre. Qui veut faire l’ange fait la bête !
Par ailleurs, le texte institutionnalise le fait que les tiers vont et viennent. Il ne peut qu’être déstabilisant pour un enfant qui souffre déjà de la séparation de ses parents de s’entendre dire « Range ta chambre ! » – je reprends l’exemple fétiche de Mme la secrétaire d’État – pendant un ou deux ans par un tiers puis, au cours des années qui suivent, par un autre tiers.
Vous considérez le nombre de « tiers » – appelons-les ainsi – que pourra fréquenter l’ex-femme, mais il faudrait féminiser le mot : quid des « tiercesses » que pourrait fréquenter l’ex-mari ? Additionnez le tout et dites ceci aux enfants : « Fais ce que les « tiers » te demandent ! ». Voilà pourquoi nous demandons la suppression de cet article.