Je partage l'analyse de Christophe Caresche. Nous avons l'un et l'autre participé aux sessions de Vilnius et de Bruxelles et nous en avons tiré des enseignements voisins : une règle du jeu doit permettre de répartir les compétences entre le Parlement européen et les parlements nationaux.
Il est un autre point sur lequel j'aimerais insister. Il dépend de nous, et dans une large mesure de la capacité des délégations française et allemande à trouver une position commune, que ces réunions ne soient qu'un aimable forum de tourisme parlementaire, un lieu d'expression convenue, ou qu'au contraire elles amorcent l'élaboration d'une méthode de travail commune aux délégations des parlements. Si l'on préfère la seconde branche de l'alternative, ce qui est évidemment mon cas, il faut un travail sérieux, portant sur un ordre du jour préparé à l'avance et correspondant à des thèmes précis, dont il ressorte autre chose que de l'eau tiède – c'est-à-dire qui débouche sur des conclusions. Pour moi, tout est lié. Il s'agit soit d'une sorte de colloque bienséant, soit d'une manière d'approfondir la connaissance mutuelle et les travaux de nos parlements respectifs.
À mes yeux, le champ de la Conférence n'est autre que son champ initial : la gouvernance économique et financière. Son volet le plus opérationnel correspond certes à la convergence, aux mesures relatives aux finances publiques, mais celles-ci sont liées à la solidité du système bancaire, à son mécanisme de supervision, à l'organisation des marchés financiers, au financement des entreprises, bref à la gouvernance financière. Voilà pourquoi la délégation du Sénat est attachée au maintien de l'expression « gouvernance économique et financière ».