On voit combien cette conférence interparlementaire est nécessaire : nous ne sommes ici que deux délégations, et il est déjà difficile d'avoir des positions convergentes ; on imagine ce que cela doit être à vingt-huit !
Il se pose ensuite une question de fond : la conférence rassemblera-t-elle vingt-huit délégations qui cherchent à défendre leur paroisse, ou est-ce une assemblée qui doit s'efforcer de penser en termes européens ? On peut faire la comparaison avec les intercommunalités : y est-on élu pour défendre les intérêts de sa commune ou pour penser en termes d'agglomération ? Le mois dernier, pour la première fois en France, les conseillers communautaires ont été élus au suffrage universel ; dans quinze jours, nous élirons nos députés européens, qui exerceront leur mandat sur l'ensemble de l'Europe – même si les élections ont lieu par circonscriptions. Aujourd'hui, on a beaucoup de mal à imaginer un gouvernement européen ; pourtant, si nous voulons vraiment donner un sens à l'Europe et disposer d'une vision commune, il faudra bien en passer par là ! C'est pourquoi la réflexion en cours est si importante.
Quand on siège au Parlement européen, on devrait d'abord penser à l'Europe, sans pour autant oublier d'où l'on vient – de même qu'ici, je n'oublie pas que je suis de Strasbourg, mais j'essaie de penser avec vous aux intérêts de l'Europe et à ceux de la France.