Notre table ronde, organisée conjointement avec le groupe d'amitié France-Ukraine, semble se tenir dans un contexte encore plus tendu qu'il y a quelques jours puisque, selon des informations que nous n'avons pas encore pu vérifier, les autorités de Kiev feraient état du chiffre de plus de 300 morts et 500 blessés au cours des dernières vingt-quatre heures dans la région de Sloviansk. Peut-être M. le conseiller politique de l'ambassade pourra-t-il nous préciser cette information qu'il faut prendre, bien entendu, avec beaucoup de réserve et de prudence.
M. Oleh Kobzystyy assure actuellement le remplacement de l'ambassadeur d'Ukraine à Paris, qui a récemment démissionné. Deux de nos invités, Mme Vira Nanivska et M. Volodymyr Viatrovitch, viennent spécialement d'Ukraine. Nous entendrons également Mme Sacha Koulaeva et Mme Nathalie Pasternak – qui a été envoyée en mission d'observation à l'occasion de l'élection présidentielle du 25 mai dernier –, et M. Alexis Prokopiev. D'autres personnalités ukrainiennes auraient aimé pouvoir s'exprimer, mais, pour des raisons d'organisation et de bonne tenue du débat, nous avons dû limiter le nombre de participants. Nous avons néanmoins échangé à la faveur du déjeuner organisé à l'Assemblée.
Notre commission suit avec une grande d'attention les évolutions de la situation en Ukraine ; nous avons d'ailleurs créé un groupe de travail commun avec la commission des affaires étrangères sur la question du partenariat oriental.
Des communications ont été présentées à plusieurs reprises lors de nos réunions, et nous nous sentons particulièrement concernés par les épreuves traversées par tout le peuple ukrainien. Nous sommes également très sensibles à ses aspirations démocratiques inspirées par les règles de l'Union européenne, à l'heure où nos propres populations semblent parfois douter de l'Europe. À cet égard, la date du 25 mai était doublement symbolique, avec, chez nous, des élections dont les résultats ont parfois désagréablement surpris, puisqu'elles furent marquées par une montée très forte des ultra-nationalistes, et avec, en Ukraine, une élection présidentielle qui s'est tenue de façon satisfaisante, puisqu'un Président de la République a été élu démocratiquement face à la volonté de déstabilisation de certains. La stabilisation démocratique semble devoir connaître une nouvelle étape avec l'annonce d'élections législatives anticipées.
Peut-on vraiment parler de stabilisation, monsieur le chargé d'affaires ? Ouvre-t-elle de nouvelles perspectives ? Jusqu'à quel point pouvons-nous nous montrer positifs ? La politique du partenariat oriental, qui cherche encore ses marques, peut-elle s'inspirer des premières démarches que nous avons engagées ensemble ?