Je vous remercie à mon tour de ces échanges. L'élection présidentielle du 25 mai constitue un point d'appui. Mais nous avons conscience que la situation économique demeure fragile, de même que le processus de construction démocratique dans lequel l'Ukraine s'est résolument engagée, forte de l'élan donné par Maïdan. Notre rôle – modeste – de parlementaires est d'insister sur la nécessité de conforter ce processus, et d'être présents aux côtés de l'Ukraine lors des prochaines échéances.
Vous faites une analyse sans concession, monsieur Prokopiev, de la situation en Russie, et vous êtes tout à fait dans votre rôle. Mais, comme le reconnaît le président Porochenko lui-même, l'Ukraine devra de toute façon discuter avec la Russie. Il nous appartient d'encourager un tel dialogue, notamment en marge des commémorations du débarquement.
La présence du président Poutine à ces cérémonies est parfaitement justifiée au regard de l'histoire : la Russie est l'héritière de l'Union soviétique, dont chacun connaît l'engagement dans le second conflit mondial aux côtés des Alliés. Si l'Armée rouge n'avait pas libéré le camp où mon père était emprisonné, je ne serais sans doute pas là. Quant à l'Ukraine, qui a connu des moments terribles au cours de cette guerre et dont une partie de l'histoire a été occultée, elle a aussi toute sa place aux commémorations du 6 juin. C'est une très bonne chose que le Président de la République y ait invité M. Porochenko.
À l'instar des autres démocraties, la France accorde une grande attention aux événements actuels, qui ne concernent pas seulement l'Ukraine, mais aussi les équilibres au coeur de l'Europe et au-delà. La France est proche de l'Ukraine culturellement, historiquement et même affectivement. Elle est consciente de cette relation privilégiée. Pour ma part, j' ai toujours été accueilli avec beaucoup de chaleur en Ukraine. L'Europe a mis un peu de temps à réagir, mais nous sommes aujourd'hui présents aux côtés de l'Ukraine et nous le serons plus encore à l'avenir.