La hausse de 2 % de son budget est une bonne nouvelle, la hausse de 7,4 % du programme « Vie étudiante » une excellente nouvelle.
Nous soutenons, de plus, les objectifs affichés par vous-même, madame la ministre. La première urgence est la réforme de la formation des enseignants. La deuxième est l'amélioration de la réussite en premier cycle, que trop d'étudiants quittent sans diplôme. L'élévation du niveau général de formation de la population, avec un objectif de 50 % de chaque classe d'âge obtenant un diplôme du supérieur à compter de 2015, est également un objectif louable.
Le budget 2013 annonce la création de 1 000 emplois destinés à la réussite des étudiants et répartis entre les personnels administratifs, les professeurs agrégés et les postes d'enseignants chercheurs. Si cette annonce va dans le bon sens, il faut cependant la mettre en perspective avec les 37 000 à 50 000 emplois précaires du monde académique, sans lesquels les universités et les laboratoires ne pourraient aujourd'hui fonctionner. En tant que membre associé d'une équipe mixte de recherche, je ne peux que déplorer la situation intenable de ces personnels dont l'activité correspond à un besoin permanent de la recherche publique.
Durant la campagne présidentielle, François Hollande s'était engagé à créer une « allocation d'études et de formation sous condition de ressources » qui permettrait une remise à plat de l'ensemble des aides et améliorerait les conditions de vie des étudiants en difficulté financière. Or, si le programme « Vie étudiante » bénéficie de la plus forte hausse de la mission, cette allocation ne semble pas être à l'ordre du jour.
Une hausse de 20 millions d'euros est par contre attribuée au Centre national des oeuvres universitaires et scolaires pour la création de logements étudiants. L'objectif est de construire 40 000 logements d'ici cinq ans, soit environ 8 000 par an. Dans mon rapport pour avis sur les crédits de l'enseignement supérieur et de la vie étudiante, j'ai d'ailleurs mis l'accent sur cet aspect, en incitant le ministère à aller regarder les initiatives qui fleurissent à l'étranger, notamment en termes de logement étudiant collectif, et qui ont été rappelées à l'instant par notre collègue Yannick Favennec.
Concernant la recherche, vous avez annoncé, madame la ministre, que les efforts porteront « majoritairement sur la modération des dépenses liées aux dépenses discrétionnaires et au pilotage du ministère et à un recentrage de l'ANR. » En effet, le budget de l'Agence nationale de la recherche diminue de 9,6 %. Or d'autres organismes créés par le précédent gouvernement ne sont pas touchés. Citons notamment l'Agence de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur, l'AERES, pour laquelle un moratoire aurait pu être imaginé, en attendant sa réforme, tant l'agence a été décriée par les chercheurs et par la classe politique, y compris au sein du parti socialiste.