Intervention de Yves Durand

Séance en hémicycle du 9 novembre 2012 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2013 — Recherche et enseignement supérieur

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Durand :

Madame la ministre, je tiens personnellement et au nom du groupe SRC à vous féliciter pour le travail extraordinaire que vous avez accompli en élaborant ce budget de l'enseignement supérieur et de la recherche, remerciements auxquels j'associe évidemment M. le ministre le budget qui nous fait l'honneur d'être présent ce matin.

Vous aviez en effet, madame la ministre, un premier défi difficile à relever : celui de remettre au coeur des priorités de la nation l'enseignement supérieur et la recherche dans une situation économique et budgétaire particulièrement difficile. Candidat, le Président de la République avait fait de l'éducation, y compris donc de votre ministère, une priorité ; elle est aujourd'hui établie par ce budget, en particulier s'agissant des grands problèmes qui touchent la recherche et l'enseignement supérieur et sur lesquels je crois qu'il y a un consensus au sein de l'hémicycle. En effet, il est inadmissible que, dans un pays comme le nôtre, plus de la moitié des étudiants qui entrent à l'université sortent de l'enseignement supérieur sans diplôme ni qualification, voire ne terminent pas la première année. Nous le disons sur tous les bancs, c'est un véritable scandale sur le plan non seulement universitaire mais aussi humain.

Il fallait donc absolument apporter les premières réponses au problème majeur de l'échec des étudiants en première année. Cette situation a des causes évidentes sur lesquelles, là aussi, chacun et chacune d'entre nous s'accordent. Elles tiennent d'abord à l'insuffisance de l'encadrement dans le premier cycle et dès la première année, et les 1 000 postes que vous avez créés sont une première réponse. Elles tiennent ensuite à toutes ces difficultés de la vie étudiante que vos prédécesseurs avaient mis en avant, mais sans y apporter de réponse, qu'il s'agisse des bourses – un effort considérable sur ce point a été noté par tous, y compris par les membres de l'opposition – ou du problème crucial du logement. L'augmentation de 7,4 % des crédits pour la vie étudiante est donc un premier signe de la reconnaissance des problèmes en la matière et une première solution apportée.

Le deuxième défi que vous aviez à relever était celui de la formation des maîtres. Nous en avons déjà beaucoup discuté hier matin lors de l'examen du budget de l'enseignement scolaire. Il est intolérable, aberrant, que le métier d'enseignant soit pratiquement le seul qui ne s'apprenne pas et que l'on considère qu'enseigner n'est pas un métier. Puisque la formation des maîtres est redevenue une priorité du Gouvernement, il appartiendra donc à l'université, en liaison avec le ministère de l'éducation nationale, de former les futurs enseignants. Je sais que c'est une de vos priorités, madame la ministre, qu'il faudra mettre en oeuvre en liaison avec Vincent Peillon.

Enfin, concernant la recherche, chacun s'accorde à dire qu'elle constitue un des éléments fondateurs de la productivité et de la compétitivité de notre industrie et de notre économie. Il y a là aussi, malgré le budget contraint qui est le vôtre et celui de l'État en général, un effort considérable : d'abord la préservation des emplois, mais également un rééquilibrage des crédits au profit des organismes de recherche, ce que nous avions toujours demandé. Là encore, c'est un engagement tenu, un signe salutaire envoyé aux chercheurs.

Vous avez engagé, madame la ministre, les Assises de l'enseignement supérieur et de la recherche. Je souhaite qu'elles aboutissent à un consensus dont je ne doute pas qu'il sera fructueux pour l'enseignement supérieur et pour la recherche. Bien entendu, le groupe SRC votera ces crédits. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion