Intervention de Véronique Massonneau

Séance en hémicycle du 24 juin 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Fin de vie

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVéronique Massonneau :

Dans quelques minutes, monsieur le Premier ministre, le Conseil d’État se prononcera sur la situation douloureuse de Vincent Lambert. Cette attente insupportable d’une décision de justice illustre l’impérieuse nécessité de légiférer enfin sur la fin de vie. C’est le droit de chacun d’avoir une ultime liberté de choix qui est en cause.

Depuis 2012, une commission, la commission Sicard, s’est prononcée sur le sujet. Le Comité consultatif national d’éthique a appelé à un débat, qui s’est traduit par la formation d’un jury citoyen. Ces citoyens ont formulé un avis, favorable au suicide assisté et ouvert à une aide active à la mort, dans un cadre extrêmement strict.

Et voilà que le Président de la République confie à deux de nos collègues, les deux mêmes qui avaient travaillé à la loi inadaptée de 2005, le soin de faire des propositions pour un projet de loi qu’on nous annonce pour 2015 !

Monsieur le Premier ministre, on n’y comprend plus rien et, parmi celles et ceux qui se battent, sur ces bancs mais aussi dans la société, pour que la loi évolue vraiment, l’indignation le dispute à la stupéfaction, indignation parce que cette question de la fin de vie ne peut être confisquée par des spécialistes, stupéfaction parce que l’un d’entre eux s’est toujours illustré par un refus obstiné d’envisager suicide assisté et aide active à mourir.

En cet instant, je pense à ces femmes et à ces hommes – des malades, leurs familles, le personnel soignant – que j’ai rencontrés dans le cadre de mon engagement et qui n’en peuvent plus d’attendre. Je pense à celles et à ceux qui n’ont pas la possibilité de bénéficier d’une législation comparable à la loi belge, une législation que je connais bien pour avoir vu des proches en bénéficier.

C’est au nom de ces femmes et de ces hommes que je m’adresse à vous, pour vous demander de nous dire clairement si le débat aura bien lieu sans tabou, pour savoir si votre gouvernement est bien décidé à mettre en oeuvre un engagement qui fut celui du Président de la République et qui demeure une attente des Français.

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