Est-ce le moment alors même que des interrogations se font jour sur le positionnement de notre diplomatie dans différentes parties du monde où elle apparaît difficilement lisible ? En Syrie, au Liban ou au Mali, la voix de la France est parfois bien inaudible !
Permettez-moi d'évoquer à ce propos un événement qui se déroule en ce moment au Qatar et qui est d'une extrême gravité s'il est avéré. Le lycée Voltaire, géré par la mission laïque, devrait fermer dans les jours qui viennent à l'initiative de nos amis qataris ou prétendus tels pour d'obscurs conflits tenant à l'enseignement jugé non compatible avec la mission confiée à notre lycée. En effet, un manuel d'histoire et de géographie traitant de la chrétienté au Moyen-Âge aurait été jugé attentatoire à l'ordre religieux qatari. Il en est de même pour d'autres ouvrages qui ne rentrent pas dans le moule idéologique de ce pays. Rappelons, pour mémoire, que ce beau et grand lycée flambant neuf a été inauguré le 15 janvier 2008 par Nicolas Sarkozy accompagné du ministre de l'éducation nationale de l'époque.
Il est sans doute temps, monsieur le ministre, de mettre un peu de cohérence dans notre action diplomatique. C'est bien évidemment à travers nos postes et établissements à l'étranger que l'on peut y parvenir. Souhaitons-nous que la France, malgré sa présence à travers le monde, devienne un pays comme les autres ? C'est en tout cas ce que nous avons constaté lors de la dernière Assemblée générale de l'ONU, où la « maison France » ne bénéficiait sans doute pas du respect qu'elle connaissait il y a quelques années encore.
Qu'en est-il de la diplomatie économique, récemment vantée par le Gouvernement alors même qu'aucune instruction ni aucun conseil n'ont été formulés auprès de nos ambassades ou de nos missions économiques ? Qu'en est-il des élèves français qui, dans nos différents lycées, auront appris au petit matin la disparition de la prise en charge de leurs études de la manière la plus brutale qui soit, sans aucune concertation.
La réforme des bourses annoncée, notamment par vous-même, monsieur le ministre, n'est pas au rendez-vous, contrairement aux grandes déclarations formulées il y a peu prétendant mensongèrement que les bourses allaient se substituer à la prise en charge, au moins en termes de montant. Ce sont des milliers de familles qui vont devoir assumer cet abandon financier dans lequel vous les laissez.