Étant co-signataire de cet amendement, je souhaite vous préciser mon état d’esprit. Un rappel, tout d’abord. L’Assemblée nationale a voté le CICE en décembre 2012 pour renforcer la compétitivité de notre appareil productif, soumis à la concurrence internationale et victime de l’absence d’harmonisation sociale et fiscale à l’échelle européenne. À l’appui du CICE, le Gouvernement a lancé trente-quatre plans de reconquête industrielle, afin de préfigurer la nouvelle France industrielle.
Un exemple tiré de ma circonscription permettra d’illustrer l’utilité de cet amendement. L’entreprise Ardam Electrolux, groupe international situé à Revin, fabrique des machines à laver dans une commune d’un peu moins de 10 000 habitants.
En octobre 2012, le groupe Electrolux a décidé de délocaliser sa production de machines à laver en Pologne, non pas en raison de l’improductivité des salariés de Revin, dont l’entreprise gagne de l’argent, mais parce que le groupe veut en gagner plus. Au premier trimestre 2014, le groupe a enregistré un bénéfice de 82 millions d’euros.
Aujourd’hui, 230 emplois vont être perdus dans cette ville, alors que le groupe bénéficie du CICE ! Lors de notre rencontre avec le ministre du redressement productif, en mars 2013, le directeur Europe du groupe Electrolux a indiqué que, en définitive, le CICE était de l’argent de poche et qu’il ne servirait pas à maintenir les emplois dans les Ardennes et en France.