Monsieur le Premier ministre, force est de constater que l’espace Schengen ne marche pas bien et manque de pilotage politique, ce qui se traduit par des frontières poreuses. Le ministre des affaires étrangères M. Laurent Fabius a lui-même indiqué que la France n’était pas favorable à une entrée de la Roumanie et de la Bulgarie au sein de l’espace Schengen tant que ces deux pays ne contrôleront pas mieux leurs frontières. En effet, l’on peut craindre une entrée de migrants venus d’Ukraine et de Turquie et transitant par la Roumanie et la Bulgarie, sans oublier le risque djihadiste.
Or, à l’occasion d’une réunion des chefs d’État et de gouvernements socio-démocrates tenue à l’Elysée le 21 juin dernier, l’on a appris que la France plaide désormais en faveur de la création d’un corps de garde-frontières européens aux frontières extérieures de l’espace Schengen. Tout cela va demander du temps et semble relever d’une certaine improvisation et n’avoir pas été concerté avec notre principal partenaire, l’Allemagne.
Si l’Union européenne veut retrouver de la crédibilité dans ce domaine, il est urgent qu’elle traite la question de l’immigration avec détermination. Sans de réels progrès, il faudra que la France envisage sérieusement de suspendre sa participation à l’espace Schengen.