Or, dans le même temps, des entreprises allemandes comme Eon ou RWE ont vu le cours de leur action augmenter jusqu’à 10 %.Tous les porteurs n’auraient cependant pas été logés à la même enseigne. Certains, mieux informés que d’autres, auraient vendu peu avant l’annonce et donc la baisse du cours, protégeant ainsi leur épargne.
Outre cette anomalie, qui, à elle seule pourrait justifier la constitution d’une commission d’enquête – Qui savait ? Par quelles sources ? Quelle est la position définitive de l’État actionnaire ? –, reste une question de fond qui ne devrait pas manquer d’émouvoir la Commission européenne : comment la ministre a-t-elle pu passer outre l’avis de la commission de régulation de l’énergie, autorité administrative indépendante, impartiale, et, depuis la loi NOME, responsable devant la Commission européenne du respect des engagements français ? Le régulateur est chargé d’émettre un avis qui permet de fixer des tarifs d’électricité susceptibles d’assurer la régulation des marchés, et d’empêcher les entraves à la concurrence.
Le marché unique de l’énergie est une véritable priorité de l’Union européenne. L’intérêt et le pouvoir d’achat des consommateurs auraient pu être mieux préservés par une autre voie que celle suivie, affreusement pénalisante pour les petits porteurs, très déstabilisante pour EDF, qui perd aujourd’hui 8 milliards d’euros de capitalisation et, de surcroît, totalement euro-incompatible !
Monsieur le Premier ministre, quel signal d’apaisement envisagez-vous de donner dans ce dossier éminemment sensible ?