Madame la secrétaire d’État chargée de la lutte contre l’exclusion, en février dernier, le Parlement européen a reconduit le fonds d’aide aux plus démunis, le FEAD, qui s’élèvera à 3,5 milliards d’euros pour la période 2014-2020. En France, cela concerne les banques alimentaires, le Secours populaire, les Restos du coeur et la Croix-Rouge. Mais il faut, pour bénéficier des aides du nouveau FEAD, octroyer gratuitement les denrées ; or les banques alimentaires ne pratiquent pas cette gratuité. Elles viennent en aide aux plus fragiles en fixant une légère participation financière à l’achat des produits. Les banques alimentaires et autres épiceries sociales distribuent chaque année environ 100 000 tonnes de denrées à près de 900 000 personnes, soit l’équivalent de 318 millions d’euros.
En raison de la participation modeste qu’elles demandent, généralement autour de 10 %, les banques alimentaires ne peuvent donc plus prétendre au FEAD, ce qui les place aujourd’hui dans une situation financière particulièrement difficile, alors même que le nombre de bénéficiaires de ces banques ne cesse de croître. Il faut ajouter à cela le fait que le FEAD n’autorise plus les associations à acquérir des produits à faibles prix, puisque ce fonds européen est désormais déconnecté des surplus agricoles. Le prix du lait, par exemple, est ainsi passé de 15 à 70 centimes le litre, si bien que 10 millions de litres pourraient manquer d’ici la fin de l’année aux banques alimentaires.
Les responsables et bénévoles tirent la sonnette d’alarme. Porteurs des valeurs de solidarité que nous partageons sur tous ces bancs, ils incarnent aussi la responsabilité, à laquelle le groupe UMP est particulièrement attaché. Ma question est simple : qu’a prévu le Gouvernement pour soutenir le réseau des banques alimentaires ?