Intervention de Serge Letchimy

Réunion du 25 juin 2014 à 16h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Letchimy :

Ce débat est très important. Les deux termes, « autochtones » et « locales », devraient être maintenus, mais s'il faut faire un choix, je me plierai, certes non sans douleur, à celui du Gouvernement. Reste que pour la Guyane, Chantal Berthelot a parfaitement raison : la définition qui figure dans le protocole de Nagoya reflète assez précisément la configuration culturelle et identitaire du territoire et est de nature à protéger une population qui n'a cessé de constituer un patrimoine de propriétés intellectuelles utilisant la biodiversité. Donc, pour la Guyane, l'amendement se justifie pleinement.

Cela étant, l'outre-mer est divers et complexe et il paraît difficile d'appliquer la notion de « communauté autochtone » à la Martinique, comme d'ailleurs à la Guadeloupe ou à Mayotte. Malgré tout, si l'on ne retient pas l'amendement de Mme Chantal Berthelot, je souhaiterais qu'on maintienne l'esprit de la communauté autochtone. Les lois sont faites pour évoluer. Aujourd'hui, la France ne reconnaît pas la pluralité des peuples qui existent au sein de la nation, mais elle devra bien s'y résoudre un jour. Les Martiniquais sont vraiment un peuple, non une population, et la reconnaissance qu'ils revendiquent en tant que tels, en symbiose avec leur patrimoine naturel, finira par s'imposer.

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