Ce credo, le voici : une baisse générale du coût du travail a des effets massifs favorables à l’emploi. Un tel lien peut exister, certes, dans les situations – la théorie économique l’a établi – où l’appareil de production est saturé et où le taux de marge des entreprises devient un élément central. Un tel lien peut encore exister pour les entreprises les plus exposées à la concurrence internationale.
Mais qu’en est-il actuellement ? Je ne suis pas sûr que Michel Liebgott et moi-même rencontrions les mêmes chefs d’entreprise. Ceux que je rencontre sur le terrain se plaignent d’abord d’une absence de commandes et des difficultés qu’ils ont à investir, en l’absence de perspectives de développement.
D’autre part, le moins que l’on puisse dire, c’est que cette politique générale non ciblée et non conditionnée générera beaucoup d’effets d’aubaine, comme c’est déjà le cas pour le CICE.
Tel quel, le pacte de responsabilité dont nous initions la mise en oeuvre à travers cet article 2 m’apparaît pour ce qu’il est : un choix fondamentalement idéologiquement et, si vous me le permettez de le dire également, un pari un peu naïf du Président de la République sur l’engagement du patronat français dans une politique de développement de l’emploi.