Après les élections européennes, les échanges entre parlements nationaux revêtent une importance toute particulière. Dans les cinq années à venir, les choses ne seront pas simples. Les élections européennes ont eu pour résultat une représentation hétérogène, avec l'essor des partis populistes et eurosceptiques, reflétant les inquiétudes et la déception d'une grande partie de la population européenne à l'égard de l'Union européenne.
En Allemagne, la situation est particulière puisque notre climat économique est très stable. Mais certains autres pays, face à la crise, n'ont toujours pas entrepris les réformes structurelles nécessaires. Nous ne pouvons y être indifférents car nous ne vivons pas sur une île ; tout au contraire, nous devrons faire face à une concurrence mondiale. À la fin de ce siècle, les habitants de l'Union européenne ne représenteront plus que 4 % de la population mondiale. Afin de conserver, pour les générations du siècle à venir, nos valeurs européennes de liberté, d'État de droit et de démocratie ainsi que la prospérité économique, nous sommes tenus de coopérer plus étroitement que par le passé. La mondialisation constitue un défi majeur pour l'Union européenne. Je suis convaincu que nous devrions communiquer ce message à nos concitoyens et les éclairer sur les avantages du projet européen dont ils bénéficient et dont les générations à venir continueront de bénéficier.
Dans cette réflexion sur les effets la mondialisation s'inscrit aussi le débat sur une véritable politique énergétique européenne. L'indépendance énergétique de l'Union européenne, avec notamment l'enjeu de la sûreté d'approvisionnement en gaz, est en effet, pour différentes raisons, à l'ordre du jour de l'agenda européen. Dans le secteur de l'énergie, les Européens, confrontés à une concurrence mondiale, doivent apporter une réponse concertée.
Par ailleurs, il est nécessaire que les frontières extérieures de l'Union soient stables ; c'est l'un des principaux objectifs de notre politique de voisinage.
Au Sud, nous avons particulièrement besoin de la bonne connaissance du terrain que possède la France, notamment sur le continent africain. C'est maintenant qu'il convient de résoudre ces problèmes – notamment ceux liés aux migrations – car, dans dix à vingt ans, la situation serait devenue beaucoup plus complexe. Autrement dit, nous devrions soutenir les pays du Nord de l'Afrique dans leur capacité à offrir à leurs citoyens des perspectives d'avenir.
À l'Est de l'Europe, des pays comme l'Ukraine manifestent un désir de souveraineté plus important et veulent bénéficier des valeurs européennes. Rappelons que la crise ukrainienne a été déclenchée par le refus du régime politique de M. Ianoukovitch de signer l'accord d'association avec l'Union européenne ; cela ne doit pas nous laisser indifférents. Les ministres des affaires étrangères français, allemand et polonais, c'est-à-dire des pays du cadre du triangle de Weimar, ont émis un signal excellent en se rendant en mission commune pour des pourparlers avec les responsables politiques en Ukraine. Mais la clé de la résolution de ces conflits se trouve aussi en Russie – les conséquences de la propagande dirigée par M. Poutine contre l'Ukraine sont évidentes.
Parmi les sujets sur lesquels nous devrons nous concentrer ce matin, je n'oublie pas non plus la protection des données personnelles.