Le résultat des élections européennes n'est effectivement guère réjouissant. Le jeudi précédent, j'avais plutôt un bon pressentiment : après le résultat obtenu par les populistes hollandais, bien inférieur aux prévisions des sondages, je croyais que l'extrême droit ne connaîtrait pas le triomphe qu'elle a finalement obtenu.
Les eurosceptiques, entrés en nombre au Parlement européen, sont les principaux gagnants du scrutin. En Allemagne, la situation est d'autant plus regrettable et funeste que le Tribunal constitutionnel fédéral a supprimé peu avant les élections le plancher requis pour entrer au Parlement européen. J'espère que les juges constitutionnels réfléchiront longuement au problème à l'avenir mais, dans l'immédiat, nous devons nous accommoder de cette situation.
Il faut repenser la manière dont les têtes de liste sont considérées : si celle qui a remporté la majorité des voix ne présidait pas la Commission européenne, le signal envoyé à l'opinion serait très négatif. La participation est restée à peu près stable ; nos concitoyens seraient très frustrés de constater que leur choix n'est pas pris en compte, leur expression doit être respectée.
Il faut veiller à ce que le Parlement européen conserve une place déterminante dans la construction de l'édifice, à ce que nos concitoyens se sentent engagés vis-à-vis de l'Europe, pas seulement pour sauver les banques ou faire vivre le marché intérieur mais du point de vue social, pour favoriser l'emploi, la consolidation budgétaire, la croissance et l'égalité entre tous les citoyens. Telle est l'Europe que je défends. La coopération économique dont il est tant question, ce n'est pas l'Europe des citoyens, c'est une Europe condamnée à moyen ou à long terme.