Oui, sur le principe, même s'il y avait dans les premiers contrats de destination de nombreux éléments à perfectionner, autour d'économies d'emplois ou de l'accueil dans les villes, via les offices de tourisme.
Certaines régions comme la Savoie ou le Finistère sont des destinations touristiques, tandis que d'autres ne pourront pas fonctionner dans cette logique, comme la Picardie-Champagne-Ardenne, contrairement à la Champagne. Il est donc important de conserver une logique territoriale.
Deuxièmement, il ne peut y avoir de réflexion sur les compétences sans réflexion sur les ressources. Étant donné que l'activité peut générer ses propres ressources, il faut trouver les conditions qui permettent de ne pas puiser dans les ressources publiques, de plus en plus contraintes, tout en ayant un effet de levier afin de préserver les capacités d'investissement des secteurs qui fonctionnent. Il y avait 25 millions de touristes en 1950, il y en a aujourd'hui 1 milliard et ce chiffre devrait doubler au cours des quinze prochaines années. Si nous arrivions à gagner 5 % de cette part de marché, nous pourrions créer 500 000 emplois. Ne plus investir et ne pas penser aux questions des ressources, réfléchir de manière purement comptable, pourrait nous être extrêmement dommageable. La réflexion que vous menez sur les ressources est essentielle ; elle est aussi importante que les questions de compétences.
Il y a également la question de la filière qui manque aujourd'hui de visibilité. Le secteur touristique doit se développer en tant que filière économique organisée autour du triptyque formation, recherche et développement, innovation. Aucun des pôles de compétitivité de l'État ne porte sur le tourisme, c'est un problème.
Il est aussi nécessaire de parler d'un sujet passé sous silence : celui de l'aide au départ en vacances, récemment mis en avant par le gouvernement. Le succès de la France à l'international, et notamment le succès de Paris, cache une situation inquiétante : la baisse continue du nombre de Français partant en vacances.
Enfin, nous devons réfléchir aux relations entre les territoires, le numérique, et la politique touristique, qui est un sujet plus technique mais tout aussi préoccupant.