Monsieur le président, Monsieur le rapporteur, merci beaucoup de votre invitation. En effet, l'implication de l'Inserm dans les programmes d'investissement d'avenir est extrêmement forte. Je vous propose de la décrire brièvement, en signalant au passage ce qui constitue pour l'Inserm des points d'alerte ou de vigilance : la complexité institutionnelle, d'une part, et la pérennité du financement des structures et de la rémunération des personnels impliqués, de l'autre. J'aborderai aussi la question de la cohérence des structures de valorisation créées par le PIA.
L'Inserm est impliqué selon plusieurs modalités dans les projets du PIA. Il assure la coordination et la gestion d'infrastructures et d'équipements, ainsi que celle des cohortes. Il est partenaire et participe aux instances de décision des huit IDEX et des six instituts hospitalo-universitaires (IHU) ainsi que de l'institut de recherche technologique (IRT) Bioaster et d'un démonstrateur. Enfin, l'Inserm ou certaines de ses équipes sont impliqués dans des projets – pour l'essentiel, des LABEX – dont le portage et la gestion sont assurés par d'autres. Il avait en effet été décidé dès le départ que la gestion des LABEX serait locale. Cependant, du fait du travail de coordination effectué par l'alliance de recherche Aviesan, l'Inserm conserve une certaine implication dans la gestion et le suivi des LABEX de ses domaines de compétences, même lorsqu'il n'en est pas directement responsable – certains LABEX ont même confié leur gestion à l'Inserm.
Au total, les laboratoires de l'Inserm participent à 52 LABEX, 19 EQUIPEX, 16 infrastructures, 10 cohortes, les 6 IHU, les 6 IHU classés « prometteurs » (dits aussi « chaires d'excellence »), les 2 PHUC (projets hospitalo-universitaires en cancérologie), 2 IRT, 3 démonstrateurs ainsi qu'aux 8 IDEX et aux 2 IDEX « en devenir ». L'Inserm participe également à d'autres projets, projets de nano-biotechnologies et de bio-informatique. Le spectre des participations de l'Inserm est donc très large.
Quel est l'apport à la recherche des structures créées par le PIA ? Dans le domaine de la santé, les infrastructures nationales et les financements qui y sont attachés ont été essentiels. Ils ont permis d'accroître le niveau technologique d'un certain nombre d'équipes, la structuration de la recherche à un niveau beaucoup plus large que celle du simple laboratoire – notamment en matière de recherche biomédicale – et enfin la participation de la France à certains projets européens ou, pour certains projets européens, la constitution du noeud français. L'Inserm est impliqué dans plusieurs structures européennes et assure la coordination de deux d'entre elles. Il est aussi partenaire d'autres structures internationales, dont il représente ou gère directement le noeud au niveau français.
Il faut cependant noter que si les financements du PIA ont permis la contribution française aux structures européennes, ils ne couvrent qu'une période de 3 ans. Se pose donc dès maintenant la question de ces financements après 2015.
Les cohortes constituent l'autre exemple emblématique d'implication de l'Inserm. Ces cohortes – une dizaine –, qui ont pu être mises en place grâce au financement du PIA, permettent de générer des données à très grande échelle, soit de personnes en bonne santé, soit de pathologies particulières. Porteuses d'un fort potentiel d'innovation, elles présentent une forte attractivité industrielle : les industriels sont intéressés par les données générées. Cet outil, où la France tenait déjà une place très importante, et qui représente une valeur supplémentaire par rapport aux essais cliniques, ne disposait pas de financements structurés avant l'intervention du PIA.
Là aussi, la question de la pérennité des financements des cohortes va se poser, de même que celle des financements des bio-banques associées à ces cohortes. L'Inserm a donc dès le début réfléchi au modèle économique qui permettrait de pérenniser ces cohortes. Des manifestations, notamment celle de mars 2014, qu'on a appelé « Cohortes innovation Day », ont été organisées pour essayer de mettre en place un modèle permettant l'implication de l'industrie dans le financement des cohortes. Une dizaine de laboratoires d'industries pharmaceutiques ont participé à cette journée, en interaction avec les porteurs de projets des cohortes. Les cohortes sont extrêmement visibles et suivies de manière attentive par l'industrie.