Intervention de Michel Issindou

Réunion du 2 juillet 2014 à 9h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Issindou :

Merci, madame, d'avoir détaillé le plan d'actions. Les chiffres sont toujours aussi effrayants : 30 % de fumeurs, 3,8 millions de personnes ayant « un problème avec l'alcool », plus de 1 million de fumeurs de cannabis. Ce problème de société est certes vieux comme le monde, mais il s'est considérablement accentué.

Les causes en sont multiples, notamment le mal-être dans une société anxiogène. De multiples facteurs entrent en ligne de compte, et chacun a ses raisons de succomber. Notre société essaie de traiter le sujet depuis longtemps ; pour autant, les consommations n'ont pas reculé. Certaines addictions sont même culturelles : boire fait partie d'une manière de vivre ensemble, et toutes les formes d'alcool sont consommées par un grand nombre de nos concitoyens. Et pourtant, l'alcool et le tabac engendrent des dégâts beaucoup plus graves que la drogue, pour laquelle la société se montre plus sévère.

Il y avait nécessité d'agir, madame. À travers cette stratégie nationale, l'État se positionne en acteur de premier plan. Les associations, tous ceux qui s'emploient à faire reculer ces addictions sur le terrain, sont également des acteurs essentiels. La prévention en France, vous y avez fait allusion, est décousue, parcellaire. Nous avons tous des proches concernés, auxquels il est particulièrement difficile de faire admettre la nécessité d'arrêter l'alcool et le tabac, dont ils ont pourtant conscience de la dangerosité. J'ai moi-même eu un mal fou à convaincre mes enfants d'arrêter de fumer.

Vous avez raison, il faut faire une bonne communication, essayer de convaincre les gens sur la nécessité de mettre un terme le plus vite possible à ces addictions redoutables – qui représentent un coût pour la santé, mais aussi pour nos comptes sociaux. Cette communication doit en outre être bien orientée, car on ne peut pas s'adresser de la même manière à nos jeunes et à des personnes plus âgées.

Le volet répression est tout aussi essentiel. La drogue est interdite dans notre pays, et il faut l'affirmer avec force. La presse fait état régulièrement de saisies records de drogue à bord de « go fast » ; on peut donc penser que beaucoup de drogues circulent.

J'en viens à mes questions, madame.

Est-ce la demande qui crée l'offre, ou l'inverse ?

Que pensez-vous de la dépénalisation du cannabis ? J'aborde cette question, sur laquelle j'avoue ne pas avoir d'opinion arrêtée, sans polémique. La répression n'aboutit pas à des résultats spectaculaires, puisque les chiffres continuent de progresser. La répression à l'égard des fumeurs de cannabis doit-elle être poursuivie ? Ou bien faut-il légaliser cette drogue, ce qui permettrait de mettre un terme au trafic et, par voie de conséquence, aux morts et aux dégâts qui en découlent ?

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