Intervention de Dominique Orliac

Réunion du 2 juillet 2014 à 9h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Orliac :

Merci, madame la présidente, de votre exposé.

Les jeunes sont de plus en plus « accros » aux réseaux sociaux, notamment Facebook et Twitter. Loin de moi l'idée de penser que ces réseaux sont un danger, mais comme pour tout moyen de communication, la société a besoin d'un temps d'adaptation afin d'en comprendre les mécanismes. Ces réseaux peuvent être vecteurs d'incitation à des conduites addictives ; des phénomènes ont d'ailleurs été observés récemment, comme la désignation d'une personne de son réseau pour exécuter un gage impliquant l'ingurgitation de fortes doses d'alcool. Avez-vous pensé mettre sur pied des rencontres avec les équipes de ces réseaux, notamment avec Twitter dont un bureau est basé à Paris, pour élaborer des stratégies de prévention et de sensibilisation à l'abus d'alcool, par exemple ?

Sans nier les méfaits et les risques des drogues, nous savons que la dédiabolisation des consommateurs de drogues est le premier pas vers une prise en compte de ce problème sanitaire. Quelle est pour vous la place des salles de shoot ? Je pense qu'il faut nous offrir de réelles possibilités de comprendre et d'accompagner les usagers vers une sortie progressive et encadrée de leur dépendance. La MILDECA s'est-elle penchée sur l'élaboration de politiques publiques permettant une dédiabolisation des consommateurs de drogues ?

Enfin, j'ai pris connaissance de l'avis du Haut Conseil de la santé publique (HCSP), à la suite de la parution des premiers résultats de l'enquête ETINCEL-OFDT révélant que 18 % des Français ont essayé la cigarette électronique et que son usage quotidien concerne aujourd'hui entre 1,1 et 1,9 million de consommateurs. Le HCSP a considéré que le rapport bénéficesrisques de l'e-cigarette peut varier d'un profil de personne à l'autre et que les risques individuels de la cigarette électronique portent clairement sur le non-fumeur qui s'initie au vapotage et risque très fortement de devenir dépendant et de passer au tabac. Il estime que la re-normalisation du tabac et, pour les non-fumeurs, l'entrée dans la dépendance à la nicotine – risque particulièrement élevé chez les jeunes – sont à craindre, comme je l'ai souligné dans une question au gouvernement le 4 juin dernier. La MILDECA juge-t-elle raisonnable que ce produit demeure sous statut de produit de consommation courante, dans le non-respect de la loi Évin – qui impose la vente dans des bureaux agréés, soumise aux taxes et interdite de publicité –, et sans intervention des professionnels de santé actifs dans la prévention et la prescription de traitements classiques d'aide au sevrage par substitut nicotinique ?

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