Madame la présidente, merci de cette présentation.
Les enquêtes nationales DRAMES (décès en relation avec l'abus de médicaments et de substances) ont montré une augmentation notable entre 2010 et 2012 des décès par overdose imputables à la méthadone, un des traitements de substitution des opiacées, alors que le nombre de patients traités, pendant cette même période, par ce médicament n'a pas évolué. L'enquête surveille également des cas de décès associés à la prise de Subutex.
Vous avez évoqué la salle de réduction des risques, qui, je l'espère, sera bientôt expérimentée, notamment en région parisienne. Vous semble-t-il possible de s'appuyer sur ce type de dispositif pour expérimenter de nouveaux modes d'action dans la lutte contre les décès par overdose et contre les addictions ? Je pense à la mise à disposition de la naloxone, antidote des opiacées, qui permettrait – si une personne de confiance proche du toxicomane et formée procédait à une injection à la suite d'une overdose – de diminuer les décès par mort subite en cas d'overdose. Ce dispositif a été initié en Europe, notamment en Allemagne et au Royaume-Uni. Aux États-Unis, la naloxone est distribuée assez largement aux usagers de drogues qui bénéficient de programmes spécifiques de prévention depuis 1999.
Par ailleurs, que pensez-vous de l'accès à des médicaments injectables pour la prise en charge médicalisée de patients dépendants des opiacées et chez lesquels l'utilisation de produits de substitution per os n'a pas permis le sevrage ? Je pense notamment au Subutex qui pourrait être utilisé quelques jours chez les grands toxicomanes intraveineux pour les mettre sur le chemin du sevrage, avant de passer à une forme per os classique. Dans ce domaine également, des expérimentations sont menées dans plusieurs pays avec des résultats positifs.
Enfin, ne pensez-vous pas nécessaire d'améliorer l'évaluation des circonstances de décès chez les toxicomanes et abuseurs de substances médicamenteuses ? Certes, les études sur les causes de mort subite chez les toxicomanes soulèvent des questions éthiques, mais l'amélioration de la connaissance des circonstances ayant pu contribuer au décès d'usagers de drogues et de médicaments aux effets indésirables dangereux permettrait – là encore – de renforcer les politiques de prévention et d'éviter des décès.