Madame la présidente, nous sommes conscients des conséquences graves des addictions. La lutte contre les drogues et les toxicomanies est essentielle, en particulier les consommations excessives d'alcool et de vin chez les jeunes.
S'agissant du vin, la prévention est primordiale. Je crois à une véritable campagne d'information sur les repères de consommation, que les professionnels pourraient relayer, l'éducation étant la seule façon de répondre efficacement aux enjeux de santé publique. Je pense que la filière viticole devrait être associée à ce grand débat ; or elle se heurte à une forme de refus lorsqu'elle exprime son souhait d'être intégrée aux travaux de réflexion de la Mission et de voir la mise en place d'une instance de concertation interministérielle dédiée au vin.
Vous préconisez, madame, de grossir le logo à l'intention des femmes enceintes, voire d'en modifier la présentation. Des études scientifiques démontrent-elles que l'agrandissement de ce logo va dans le sens de l'amélioration de la prévention ? Si l'on considère que ce sont les professionnels – médecins, sages-femmes – qui sont compétents pour fournir l'information, on peut en effet se demander si cette modification du message sanitaire à destination des femmes enceintes va réellement modifier la situation.
Le marquage des unités d'alcool sur les étiquettes a été évoqué ; or exprimés en unités d'alcool sur les bouteilles, les repères de consommation seraient à mon sens totalement incompréhensibles pour le consommateur. Ne faut-il pas écouter la filière qui propose plutôt une véritable campagne d'information sur les repères de consommations responsables, permettant à chacun de comprendre les conséquences de l'abus d'alcool ?
Enfin, il est envisagé de supprimer la mention sanitaire « l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération », par l'expression : « l'alcool est dangereux pour la santé ». Cela me semble inadapté, car une consommation modérée, voire très modérée, n'est pas obligatoirement néfaste pour la santé. Une telle radicalisation du message sanitaire pourrait remettre en cause un certain attachement à la culture, à la gastronomie.