En tant que médecin retraité, j'ai reçu des toxicomanes dans mon cabinet venus me demander de la drogue, notamment un jeune homme héroïnomane et alcoolique, qui travaillait dans une centrale atomique comme ingénieur spécialisé, et pour lequel les choses ont été compliquées pour moi du fait du secret professionnel.
Les addictions sont un problème de société. Mais ce sont avant tout des maladies. Pour toutes les drogues, il faut d'abord un diagnostic et ensuite un traitement.
Or les salles de shoot ne sont pas un traitement : elles permettent aux personnes de continuer à se droguer avec des produits qu'elles achètent très cher et peut-être en recourant à la délinquance.
Par conséquent, il faut prendre en charge ces personnes dans des centres thérapeutiques. S'il s'avère nécessaire, pour les soigner, de continuer à leur prescrire les produits, autant que cela se fasse en milieu hospitalier avec des produits de qualité et un suivi psychologique. La délivrance de doses dégressives les maintiendra à un niveau leur permettant d'avoir une vie normale.
Bref, des centres de soins dans des hôpitaux sont préférables à des salles de shoot pour soigner les personnes dépendantes qui n'ont rien à faire en prison. La répression ne doit en aucun cas remplacer le soin et le suivi.