Intervention de Marie-George Buffet

Séance en hémicycle du 9 juillet 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Pouvoir d'achat

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-George Buffet :

Monsieur le Premier ministre, le Président de la République a déclaré à l’ouverture de la conférence sociale : « Le dialogue social ne peut être une surenchère perpétuelle. » À qui s’adressait cette remontrance ? Au MEDEF, cela me paraît évident ! Celui-ci va toucher l’Euro Millions en baisses de cotisations sociales, sans ciblage et sans aucune garantie pour l’emploi et les salaires. Pardon, il y a l’observatoire des rémunérations. Et il en redemande. Pourquoi se gêner ? Le patronat tousse et le Gouvernement fournit le sirop, avec le pacte de responsabilité. Il menace de boycotter et on lui cède sur la pénibilité, au nom de la compétitivité et de l’emploi.

Mais cela fait des années que ces politiques de déresponsabilisation sociale des entreprises s’appliquent, et le résultat est toujours le même : toujours plus de chômage, de précarité et de baisse du pouvoir d’achat. Le salaire réel a baissé de 1,4 % depuis 2012, la consommation des ménages a reculé de 0,5 %. Cela veut dire des difficultés supplémentaires dans la vie quotidienne des familles, cela veut dire une croissance en berne faute de consommation.

La « rémunération équitable » était à l’ordre du jour de la conférence, mais cet objectif passe par une juste répartition des richesses créées par le travail, vers les salaires et non vers les dividendes. Et là-dessus, quasiment rien.

Monsieur le Premier ministre, quatre syndicats, la CGT, FO, SUD et la FSU, se sont retirés de la conférence sociale. Leur décision n’est pas une péripétie sans conséquence. Elle témoigne du mécontentement provoqué par votre politique et les attaques contre les grévistes.

Vous avez fixé hier, monsieur le Premier ministre, une feuille de route, mais allez-vous enfin entendre l’exigence d’une véritable négociation sur les salaires et la lutte contre la précarité, pour donner à notre pays une base solide de relance et de croissance ?

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