Monsieur le président, pour faire suite aux propos du ministre de l’éducation nationale, je regrette que vous n’ayez pas fait observer une minute de silence pour cette enseignante au début de la séance.
Monsieur le Premier ministre, « faire et défaire », telle est la marque de fabrique de votre Gouvernement, comme elle était celle du gouvernement de Jean-Marc Ayrault. On s’en souvient, votre prédécesseur avait supprimé, d’un trait de plume, en 2012, la fiscalité anti-délocalisation, pour se rendre compte, deux ans plus tard qu’il y avait un problème de compétitivité dans notre pays. La même idéologie, que l’on peut résumer par la formule « faisons table rase du passé », vous a conduit à supprimer des mesures puissantes d’incitation à l’apprentissage. Des aides ont été rabotées, un crédit d’impôt a été malmené, le préapprentissage a été supprimé. Vous avez ainsi mis à bas l’excellente loi que nous avions votée à l’initiative de notre collègue Gérard Cherpion.
Tout cela pour quel résultat ? Un nombre d’apprentis en chute libre : 8 % d’apprentis en moins en 2013 et 14 % au premier semestre 2014 ! Au moment où le chômage des jeunes est une préoccupation majeure, vous avez mis à mal les opportunités proposées à des jeunes de s’insérer dans la vie active et sur le marché de l’emploi. À ma question du 10 avril sur l’apprentissage, le ministre de l’emploi me répondait, c’est une citation : « Vous avez raison sur l’apprentissage, nous avons encore des efforts à faire, je m’y emploierai immédiatement. » Il aura fallu attendre encore trois mois avant que soit annoncé le rétablissement des aides à l’apprentissage ! Et encore les conditionnez-vous à des accords de branche ! De quoi s’agit-il si ce n’est de non-assistance à jeunes en détresse ?
Pour plusieurs milliers de jeunes, ce sont déjà deux ans de perdus, mais vous semblez ouvrir les yeux sur la réalité. Alors, chiche, allez plus vite et plus loin pour valoriser l’apprentissage et vous nous trouverez à vos côtés.
Monsieur le Premier ministre, vous dites vouloir aller vite, alors que le Président de la République a annoncé l’ouverture d’une négociation en septembre pour « lever tous les blocages ». Il y a urgence, monsieur le Premier ministre ! Quel est le calendrier de la mise en application réelle de ces mesures ?