Intervention de Bérengère Poletti

Séance en hémicycle du 9 juillet 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Secteur des travaux publics

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBérengère Poletti :

Ma question s’adresse à M. le Premier ministre et j’y associe le député de la Charente-Maritime, Didier Quentin.

Monsieur le Premier ministre, c’est pour tirer la sonnette d’alarme que je m’adresse à vous aujourd’hui. Le secteur des travaux publics est en danger pour de multiples raisons. La première est liée, bien évidemment, aux élections municipales car, nous le savons tous ici, les années électorales ne sont pas fastes pour le bâtiment et les travaux publics.

Les autres raisons sont bien plus graves et appellent une prise de conscience immédiate et des décisions rapides de votre part. Le secteur des travaux publics dépend à hauteur de 75 % de la commande publique et de 25 % des investissements privés au niveau national, avec des différences selon les zones géographiques.

La commande publique, notamment celle des communes, est au point mort. Les communes ont des contraintes budgétaires énormes liées, d’une part, à la baisse inédite des dotations de l’État et, d’autre part, à l’augmentation de leurs dépenses, comme celles induites par les rythmes scolaires et par l’insécurité liée à la perspective de la réforme territoriale.

Elles sont obligées de faire des choix. Malheureusement, ces choix affectent directement les investissements. Le secteur n’embauche plus depuis deux ans et n’est plus en capacité d’offrir des contrats aux jeunes en apprentissage.

Le recours aux travailleurs détachés devient occasionnellement une roue de secours mais fragilise un peu plus encore l’emploi dans ce secteur. Pour la seule région Champagne-Ardenne, le secteur prévoit la suppression de 1 000 à 1 500 emplois d’ici la fin 2015. Au niveau national, 60 000 emplois sont menacés d’ici à 2017. C’est une hémorragie.

Aussi, monsieur le Premier ministre, alors que les chiffres du chômage continuent de se dégrader en France, nous vous demandons instamment de bien vouloir prendre les mesures urgentes de sauvetage de ce secteur.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion