Intervention de Michel Sapin

Séance en hémicycle du 9 juillet 2014 à 15h00
Débat d'orientation sur les finances publiques

Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics :

Cette juxtaposition a profondément remodelé des éléments qui faisaient consensus dans le fonctionnement de notre économie, et qui aujourd’hui suscitent plutôt des interrogations, me semble-t-il. Mais il y a une chose dont je suis persuadé, c’est que nous ne retrouverons plus des niveaux de croissance de 3 ou 4 %, quel qu’ait été le retard ou le potentiel. C’est la raison pour laquelle le degré, l’enrichissement en emplois de notre croissance est un élément absolument décisif de la bataille.

Voilà pourquoi nous nous battons pour la transition écologique, qui, certes, apporte peu de croissance mais crée beaucoup d’emplois et, grâce à la diminution des dépenses contraintes – celles qui pèsent le plus sur le budget des ménages – libère du pouvoir d’achat.

Il y a ce que nous savons faire et ce qui en résulte : le niveau de croissance, et celui du déficit. Débattons aujourd’hui de ce que le politique sait faire et de ce qu’il peut décider. Nous vous proposons de maîtriser et de diminuer les dépenses publiques de façon ciblée et intelligente. Car certaines dépenses publiques, celles qui concernent la jeunesse, la recherche et l’innovation, sont essentielles pour préparer l’avenir ; d’autres sont indispensables à la croissance : ce sont les dépenses d’investissement, qu’elles soient consenties par les collectivités locales, l’État ou le secteur privé.

Nous reparlerons des dispositions fiscales, s’il doit y en avoir de nouvelles en 2015, en faveur des classes moyennes tout particulièrement – je vous ai écouté avec beaucoup d’intérêt, monsieur Alauzet.

Le reste tient à la scène internationale et à ce que nous serons en mesure de faire au niveau européen, tant en matière d’investissement que de politique monétaire. Mais à quoi cela sert-il d’avoir une bonne politique monétaire – mieux adaptée à notre situation – si nous n’avons pas les outils qui nous permettent de faire redescendre ses effets bénéfiques jusque dans nos entreprises ?

Oui, l’investissement est au coeur du sujet ! Nous ne parviendrons à retrouver une croissance durable que grâce à des investissements de qualité, à même de créer des emplois et de transformer notre société, y compris du point de vue écologique. C’est donc bien à des assises de l’investissement et de son financement, que le Président de la République nous à invités à lancer, que j’ai l’intention de convier M. le président Carrez, et non à je ne sais quelles assises de la dépense publique.

Effectivement, madame Berger, je distingue la bonne finance : en être l’ami n’empêche pas de ressentir de l’aversion pour la mauvaise finance. Combattre la mauvaise finance, c’est mettre en valeur celle qui permet, grâce aux prêts qu’elle consent, de financer le budget – puisqu’il demeure malgré tout quelques déficits ! – et de financer les investissements, porteurs de transformation et d’emplois, des entreprises, de l’État et des collectivités locales.

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