Intervention de Alain Zabulon

Réunion du 1er juillet 2014 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Alain Zabulon :

Ce qui est sans précédent n'est pas le phénomène lui-même mais son ampleur. Quelques individus seulement sont partis combattre au Mali et, en Afghanistan, au plus fort de la présence française, on a dénombré une vingtaine de combattants venus de France au plus. Le nombre de jeunes Français engagés dans la filière syrienne est d'une tout autre ampleur, je vous l'ai dit. C'est le nombre qui est inédit.

La coopération entre États amis et alliés est incontestablement efficace. Si la DGSE repère en Syrie un ressortissant belge participant aux activités d'une katibate, la Belgique sera avisée, et la réciproque est vraie. Les liens entre la DGSI et la DGSE sont encore plus étroits.

Nos moyens sont-ils suffisants ? Si vous les interrogez, les directeurs des deux services vous diront qu'ils ne le sont pas, surtout pour suivre un phénomène de cette ampleur. On peut bien sûr les comprendre. Cependant, la récente réforme permettra à la DGSI de procéder à 432 recrutements entre 2014 et 2019. Que le service soit devenu une direction générale de plein exercice l'autorise en outre à recruter hors du périmètre de la police nationale, ce qu'elle ne pouvait faire auparavant. Cela lui permettra d'attirer des compétences nouvelles et de haut niveau, comme la DGSE peut le faire depuis longtemps. Nous faisons donc en sorte que les services aient les moyens d'agir. J'appelle votre attention sur le fait qu'avoir identifié au total 870 individus impliqués dans la filière irako-syrienne ne signifie pas que ces 870 personnes sont surveillées 24 heures sur 24. Une centaine environ est revenue en France. Nous procédons pour chacun à une analyse de leur degré de dangerosité potentielle pour adapter le mode de surveillance en conséquence ; mais je conviens qu'il ne peut en cette matière y avoir de science exacte.

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