Devenu Français en 1994, après un long exil familial, j'espère avoir fait preuve de mon intégration et de mon attachement pour ce pays. Quand j'écoute nos collègues de l'opposition, je me demande si nous parlons de la même chose. J'ai toujours considéré que l'état de développement d'un pays pouvait se mesurer à la manière dont il traite les plus fragiles, les minorités, les femmes, les pauvres, les personnes âgées, les jeunes, les prisonniers, les immigrés. Je me réjouis que, sur la question de l'immigration, l'élection de François Hollande ait marqué un changement, dans les mots et, je l'espère, dans les faits.
La stigmatisation de l'autre, de l'immigré, dont la culture serait toujours contraire à l'identité nationale, dont la place serait toujours problématique au sein de la communauté française, a disparu au plus haut sommet de l'État, et je m'en félicite. On ne peut que se réjouir en effet que le pays tourne progressivement le dos au discours de Grenoble, à cet esprit de division qui a tant fait de mal au vivre-ensemble en France et a terni notre image en Europe et dans le monde.