Il m’est difficile, cher collègue, d’abonder dans votre sens en vous entendant parler de surenchère ! Ce n’est pas une question de lobbys ! Mettez-vous à la place d’un éleveur dont la moitié du troupeau est massacrée par une attaque de loup à qui on propose d’acheter un patou et d’installer des grillages en attendant une indemnisation de l’État qui sera versée dans x mois. L’amendement proposé par notre collègue Herth est frappé au coin du bon sens. Tout d’abord, il s’agit d’éliminer le loup le plus agressif ayant commis l’acte de prédation. Or il y a une bonne chance qu’un loup ou une meute de loups attaque à nouveau là où une attaque a réussi. Par conséquent, l’amendement proposé par notre collègue Herth permettra d’éliminer directement la menace tout en allégeant du même coup un processus administratif relativement lourd.
Deuxièmement, il matérialise des objectifs dont Martial Saddier a rappelé qu’ils font consensus. Troisièmement, il est en effet sans conséquence en l’absence d’attaque mais ne prévoit pas pour autant un droit au prélèvement unilatéral. L’attaque doit être avérée or, comme on sait, chaque attaque de loup est suivie d’une enquête exhaustive visant à vérifier qu’il s’agit bien d’un loup et pas d’un autre animal. L’amendement est donc encadré juridiquement et il l’est aussi temporellement. Enfin, il rassure l’éleveur fragilisé psychologiquement à propos de la protection et de la survie de son exploitation économique. Je réagis de la sorte car vous avez l’air, cher collègue Roumegas, de sous-entendre qu’en réalité nous cherchons à faire tuer plus de loups que ce qui est prévu et tentons de modifier le rapport de force.