Il montre bien que la majorité de nos compatriotes ne savent plus ce qu’est véritablement un animal sauvage, c’est-à-dire un prédateur pour lequel nous sommes un concurrent et nos enfants une proie, comme c’est le cas par exemple dans certains villages de Sibérie où la cohabitation avec ce magnifique animal n’est pas si facile qu’on pourrait le croire. Il est absurde de croire que l’on peut réguler et dominer un animal sauvage. Nous sommes confrontés à un animal supérieurement intelligent et social, capable de propager des comportements dans une meute et de changer systématiquement ses tactiques de chasse. C’est pourquoi tous les systèmes défensifs ne fonctionnent pas.
Nous avons d’abord entendu parler des patous. Certes, ils perçoivent tout ce qui se trouve entre eux et le troupeau comme un adversaire à supprimer, y compris les promeneurs. Mais eux-mêmes sont victimes d’attaques de loup, comme l’ont été sept d’entre eux dont six ont été égorgés tandis que la septième, pas folle, est partie se réfugier. Puis sont entrés en lice les chiens d’Anatolie, dressés à chasser le loup et dénués de toute peur de l’homme, ce qui les rend infiniment plus dangereux que le loup lui-même.
Quant à la population, le taux de prélèvement pose trois problèmes. Tout d’abord, il s’agit d’une population en croissance démographique au rythme rapide de 2,3 louveteaux viables par louve et par an. En outre, il s’agit d’un animal social capable de se déplacer et former de nouvelles meutes, de sorte qu’on en trouvera dans trois ans dans les forêts de Fontainebleau et de Compiègne. J’ignore si les beaux esprits ignorant ce qu’est un animal sauvage seront toujours d’accord, mais nous aurons certainement un problème !