Intervention de Nicolas Dhuicq

Séance en hémicycle du 9 juillet 2014 à 21h45
Agriculture alimentation et forêt — Article 18

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dhuicq :

Peut-être ceux qui ont oublié ce que sont un biotope et une pyramide alimentaire se rendront-ils alors compte qu’ils n’en sont plus au sommet, comme l’ont été nos ancêtres pendant un certain temps.

Enfin, le taux de prélèvement pose un problème géographique bien connu de M. le ministre. Pour l’heure, les prélèvements sont autorisés dans les départements où la présence du loup est suffisamment importante et durable. Or l’animal est en train de retrouver son biotope d’origine, qui n’est ni la montagne ni la forêt mais la plaine, où il trouve de grands herbivores susceptibles d’être chassés en meute, comme le font tous les canidés sauvages du monde, par exemple les lycaons en Afrique. J’ai entendu certains propos procédant d’une méconnaissance complète de la zoologie que certains chasseurs fréquentant les bois connaissent parfois mieux que certains citadins qui se piquent de prendre des décisions.

Enfin, comme je l’ai dit, aucune mesure de protection ne fonctionne, les barrières pas davantage que les autres. Face à un éleveur qui garde ses troupeaux la nuit, le loup change de comportement et chasse de jour. Pour être infranchissables, les barrières doivent mesurer au moins deux mètres de haut. Nous allons donc finir par installer du barbelé militaire dans nos plaines. Ce qui compte, comme le rappellera un amendement que je défendrai brièvement tout à l’heure et qu’évoquais M. le ministre, c’est le terme « élevage » par opposition au pastoralisme qui compte. Je parle ici non seulement des zones de montagne que connaissent depuis longtemps mes collègues qui en sont élus mais aussi des zones de plaine.

Des deux amendements que je présente ici, le second est un amendement de repli. Il s’agit de donner à l’éleveur la possibilité d’un tir de prélèvement. Je rappelle à ce sujet que, dans notre pays très bien organisé, des prélèvements ADN sont réalisés afin que soit avérée la présence du loup. Non seulement il faut disposer du matériel suffisant pour ce faire, mais seul un laboratoire est à même de procéder à l’examen. Les délais d’obtention des résultats, comparés à ceux des Suisses qui ne sont pas moins organisés que nous, sont parfaitement incompatibles avec les problèmes soulevés par mon collègue Aubert.

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