Qui plus est, cela a été souligné, cette notion de distance n’a pas de sens. Selon une étude parue il y a une paire d’années aux États-Unis, l’on trouve des traces de pesticides à plus de deux kilomètres des zones d’épandage par voie aérienne lorsqu’il y a beaucoup de vent.
En revanche, l’esprit des mesures adoptées dans le plan national santé et environnement de deuxième génération, sur lesquelles nous sommes en train de travailler pour la troisième génération, c’est qu’il faut d’abord diminuer les expositions collectives. S’agissant des néonicotinoïdes, il y a eu récemment une grande page dans Le Monde sur la concomitance depuis une vingtaine d’années entre la montée de ce type de phytosanitaires systémiques et la diminution des insectes pollinisateurs. Tout cela doit donc nous inciter à réfléchir aux catégories de ces produits.
Par ailleurs, outre une diminution des expositions générales, il y a le problème des publics vulnérables. L’on sait que ce genre de substances sont particulièrement dangereuses pour la femme enceinte, le jeune enfant et l’adolescent à l’âge de la puberté.
Voilà pourquoi la notion de la bande d’exclusion de 200 mètres n’a pas de sens. En fonction du vent, on peut avoir les mêmes effets à 50 ou à 500 mètres.
Concernant les ondes électromagnétiques, un scientifique, que je respecte beaucoup, a expliqué un jour de manière un peu extemporanée au cours d’un débat que l’on pourrait s’en protéger à moins de 200 mètres. Cela n’a pas de sens, on le sait maintenant, puisque l’école où il y a l’antenne en reçoit moins que les populations aux alentours avec un effet parapluie.