Intervention de Antoine Herth

Séance en hémicycle du 9 juillet 2014 à 21h45
Agriculture alimentation et forêt — Article 23

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAntoine Herth :

C’est un sujet extrêmement important et je remercie mes collègues pour leurs prises de parole, qui ont montré à la fois la diversité des points de vue ainsi que ce que je considère être des erreurs de raisonnement.

À l’issue du Grenelle de l’environnement, il a été décidé de réduire de 50 % l’utilisation des pesticides à l’horizon 2018. M. Potier est aujourd’hui chargé de poursuivre le travail que j’avais engagé sur ce sujet. Deux chantiers ont été ouverts, l’un, sous l’égide du ministre de l’agriculture, concernant le secteur agricole, l’autre, sous l’égide du ministre de l’environnement, concernant les utilisations dans les collectivités et pour les particuliers, notamment dans les jardineries. Ce plan commençait à être appliqué. Les résultats, je dois le dire, étaient meilleurs du côté du ministère de l’écologie, puisque près de la moitié des communes avaient déjà renoncé aux pesticides dans leurs domaines de compétence, et que l’on avait enregistré dans les jardineries, l’an dernier, une baisse de 40 % de l’utilisation des pesticides.

À la fin de l’hiver dernier, le groupe écologiste a déposé une proposition de loi que la majorité s’est empressée de voter et qui déchire cette feuille de route. Selon cette proposition, il n’est plus question de s’inscrire dans une logique de progrès, il convient tout simplement d’interdire. Vous connaissez cette proposition ; elle est actuellement reprise dans la loi « Biodiversité », modifiée : l’interdiction n’est plus pour 2020 mais pour le 1ermai 2016.

En clair, la ministre de l’écologie est sortie de la logique du Grenelle, et en outre elle s’est dit : « Pourquoi rester les bras croisés ? Nous sommes sur le bon chemin, allons nous occuper aussi de l’agriculture ! » C’est ce qui a donné la notion des 200 mètres autour des habitations. Voilà le processus politique en cours. Le seul reproche que je vous fais, monsieur le ministre, c’est d’avoir prêté le flanc à cette invasion de votre domaine de compétence par votre collègue.

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