Madame la présidente, monsieur le ministre de l’intérieur, monsieur le président de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République, monsieur le rapporteur, chers collègues, nous avons de la chance de participer à ce débat extrêmement intéressant, important et structurant, puisqu’il est question de préfigurer ce que pourrait être notre modèle d’organisation, notre carte territoriale, et probablement aussi, comme certains l’ont dit, l’organisation de notre État pour les années à venir. En ce début de nouveau siècle, marqué par la mondialisation et par les mutations de notre environnement, de nos comportements et de nos technologies, une réorganisation s’impose en effet.
La question qui transcende ce débat est celle de savoir quel modèle d’organisation nous voulons. Si le sujet est important, la question, elle, est mal posée, car on a l’impression, en lisant le projet de loi, que c’est la carte qui va faire le territoire, alors que – nous sommes plusieurs à le croire – c’est plutôt le territoire qui fait la carte. Vous attendez tout d’une nouvelle carte, alors qu’il faudrait commencer par regarder comment les gens vivent et aspirent à vivre, et comment nos territoires s’articulent avec un monde qui change. Plutôt que de construire une carte et d’y faire entrer nos territoires, il vaudrait mieux partir de l’observation des évolutions du monde pour dessiner les territoires tels qu’ils se profilent, et tels que les gens aspirent à y vivre.