Comment faire des économies sans supprimer des postes de fonctionnaires territoriaux ? Heureusement que nous avons devant nous une longue nuit pour tenter de résoudre cette quadrature du cercle !
Le troisième problème laissé en suspens est celui de l’efficacité. Nous ne connaissons ni les moyens, ni les dotations, ni les compétences des régions. Nous ne savons même pas si les régions auront demain le levier fiscal, c’est-à-dire le vrai pouvoir.
Même si votre méthode est douteuse, monsieur le ministre, il est, me semble-t-il, de notre devoir de vous accompagner. Et il convient, je le répète, que les conservateurs songent davantage à la prochaine génération qu’à la prochaine élection. Votre méthode, disais-je, est douteuse : le redécoupage évolue sans cesse et l’on ne sait plus quelles sont les régions qui vont fusionner. Peut-être que demain, la nuit portant conseil, Mme Aubry sera moins courroucée contre le Gouvernement. Et nous saurons enfin si c’est à l’Élysée, au sein du groupe socialiste, à la commission des lois, à la commission du développement durable, au Sénat, ou à l’Assemblée nationale que s’exprime la vérité législative. Que dire du débat en deux temps, avec des compétences que nous connaissons, mais dont nous ne pouvons pas discuter, puisque cette question ne sera abordée qu’en septembre ?
Vous donnez l’impression, monsieur le ministre, de vous comporter comme un mauvais étudiant qui, n’ayant pas révisé au cours de l’année, passe une nuit blanche avant l’examen. Au lieu de fusionner dans un premier temps les collectivités, les départements et les régions – c’était l’esprit du conseiller territorial –, vous préférez faire une révision générale du programme la veille de l’examen, ce qui n’est pas la meilleure manière de le réussir.