La gratuité d'accès aux collections permanentes des musées est maintenue pour les 18-25 ans, ce qui répond, pour les étudiants, à une demande de l'Union européenne. Mais il ne faut pas oublier que le prix du billet n'est pas le seul frein à la fréquentation des musées. L'accès gratuit n'est pas synonyme d'ouverture pour tous. C'est une réponse convenue et simpliste. Une politique réellement incitative ne peut émerger que d'une étude détaillée de la fréquentation, et surtout des raisons qui font qu'une grande partie de la population ne se sent pas à sa place dans un musée.
À quoi sert la gratuité lors de la nuit des musées lorsque les transports en commun ne sont pas adaptés ou ne circulent pas aux bons horaires ?
À quoi sert la gratuité lorsque les personnes à mobilité réduite, ou les parents poussant un landau, ne peuvent profiter pleinement des différentes salles d'exposition ?
C'est pourquoi nous félicitons le ministère d'avoir pris l'engagement de faire progresser la fréquentation des musées par les moins de 25 ans en surveillant attentivement les indicateurs adéquats. Cette étude devra donner lieu à une réflexion globale quant au rôle des musées et aux moyens de les rapprocher du grand public en général et des adolescents en particulier.
Dans un tout autre domaine, nous apprécions également la forte réduction des budgets de la Haute autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur internet. L'activité de l'HADOPI depuis plus de 3 ans est aujourd'hui reconnue comme un échec par une large majorité des experts.
Comment qualifier autrement une Haute autorité qui, avec un budget annuel de 12 millions d'euros, n'a abouti à la condamnation que d'un seul internaute ? Un citoyen dont le seul tort, l'unique tort reconnu par la justice, est de ne pas avoir surveillé ce que faisait sa femme avec l'ordinateur du ménage ?