…je veux m’insurger contre les conditions dans lesquelles nous débattons d’un projet de loi « pour le demi-siècle à venir » – je reprends les mots du rapporteur.
Nous vivons effectivement un moment historique, déterminant pour l’avenir de la France, qui aurait mérité une autre approche et une réelle concertation au-delà de celle qui a eu lieu entre les socialistes et le Gouvernement. Qu’en est-il de la démocratie participative chère à la gauche ? Il aurait fallu mobiliser les Français, discuter du contenu de cette réforme et favoriser ainsi la réussite de ce projet ambitieux. Une étude d’impact aurait été bienvenue.
En séance de nuit, nous allons commencer à examiner l’article 1er, alors que nous sommes jeudi soir, en plein mois de juillet et que l’on nous demande de légiférer dans la précipitation sur un découpage aléatoire de la France où l’improvisation et l’impréparation sont malheureusement criantes !
Contrairement aux élèves enthousiastes en cette saison de se consacrer à leur cahier de vacances, les députés découvrent dans le leur des exercices nouveaux relatifs à la délimitation des régions, aux élections régionales et départementales, et à la modification du calendrier électoral. Chacun pare au plus pressé, défendant la position qui lui semble la plus favorable pour sa région. Il est légitime et humain qu’un parlementaire défende les intérêts de sa circonscription, au sein de sa propre région que chacun espère la plus prospère possible.
Le moins que l’on puisse dire est qu’il existe beaucoup de nuances, des lignes de partage fluctuantes au fil du temps et des nouvelles cartes, un foisonnement d’interrogations et d’objections, parfois au sein d’une même famille politique.