Voilà une question redoutable. Il semble utile, dans un premier temps, de mesurer réellement cette fracture. Comme je l'indiquais, elle nous est apparue de manière assez vive à la lecture des derniers travaux de Mme Tchernonog, mais ceux-ci demanderaient à être approfondis.
Ensuite, si l'on utilise l'effet de levier que j'ai évoqué, qui d'ailleurs, puisqu'il s'agit d'un investissement productif, peut entrer en concurrence avec certains autres investissements jugés, eux, moins productifs, on peut imaginer une répartition des moyens publics accordés aux associations modulée en fonction des territoires et de leurs difficultés, par exemple en renforçant le FDVA, déjà régionalisé.
Si la coopération entre les collectivités et les associations est indéniablement nécessaire, elle ne doit pas se solder par une relation de suzerain à vassal. Malheureusement, aujourd'hui, les associations jouent parfois – pardonnez l'expression – « petit bras ». Je l'ai vécu lorsque j'exerçais des responsabilités dans la fonction publique. Les associations, modestes, se réjouissent dès qu'on leur accorde un peu d'argent. Or, si elles agissent vraiment au bénéfice du plus grand nombre, il faut les convaincre qu'on leur doit cet argent. C'est sur cette base que doit se développer la coopération avec les collectivités. L'enjeu pour les associations sera aussi, d'une part, de diversifier leurs ressources, certaines d'entre elles dépendant par trop d'une seule source de financement, et, d'autre part, de mutualiser le plus possible leurs moyens pour celles, nombreuses, de leurs activités qui peuvent être réalisées en commun. Les groupements d'employeurs peuvent être un très bel outil à cet égard. Nous n'avons toutefois pas la prétention d'aller beaucoup plus loin dans nos préconisations.