Monsieur le ministre du budget, Cet amendement me donne l'occasion de répondre à votre intervention. Hélas, les crédits consacrés au patrimoine ont considérablement baissé : voilà notre inquiétude. Les crédits de paiement qui s'élevaient à 377 millions d'euros en 2012 vont tomber à environ 320 millions d'euros, ce qui est historique. Loin de nous l'idée de dire qu'il y a trop d'argent pour la création, il suffit de se rappeler la brillante intervention de notre collègue Michel Herbillon. Mais nous nous inquiétons pour l'ensemble des crédits du ministère de la culture. D'un côté, il y a le discours – et j'ai apprécié l'intervention de Sophie Dessus –, mais la réalité se voit dans les chiffres et force est de constater qu'il y a des coupes partout, les plus inquiétantes concernant le patrimoine.
Lorsque l'on coupe dans les crédits de paiement et les autorisations d'engagement dédiés au patrimoine, on sait ce qui se passe. Cela aura pour effet de retarder tout le processus de travaux sur les monuments historiques. C'est arrivé à plusieurs reprises dans notre histoire et, chaque fois, ce fut une catastrophe. Deux ans plus tard, il a fallu reconnaître une erreur fondamentale après avoir arrêté le processus des chantiers du patrimoine.
En période de crise, on fait des économies : on est d'accord et on peut comprendre qu'un certain nombre de projets soient arrêtés : vous voyez, nous sommes larges d'esprit.
Mais il ne faut pas oublier que le patrimoine représente des emplois, de l'activité artisanale. En tant qu'élus de terrain, nous le savons fort bien. Si l'on supprime une année de travaux, ces activités s'effondreront et les artisans déposeront leur bilan. Au nom de l'efficacité économique et de la culture, monsieur le ministre, nous vous demandons de prendre en compte la nécessité d'entretenir le patrimoine. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)