C’est ce que l’on a appelé la décentralisation, par opposition à la déconcentration des services de l’État qui était la réalité d’avant : des régions politiques gérant en direct et assumant leurs choix et leurs décisions devant le peuple au moment des élections. De la démocratie, tout simplement !
Ce n’est donc pas à une révolution que nous sommes conviés aujourd’hui, mais à une importante évolution. Les contours de nos régions ne datent finalement que des années cinquante, et leur existence politique n’a que trente ans, tout juste. Une toute petite génération ; l’âge de la maturité. Or, que fait-on à la maturité ? On s’engage dans une vie nouvelle, avec son histoire et ses « racines », avec des traditions et des filiations, avec des alliances et des combats. Eh bien, c’est ainsi : la France se construit en se changeant elle-même. La France n’hérite pas de son histoire institutionnelle, elle la construit en temps réel, pour plus d’efficacité, avec plus de lisibilité.
Quelques exemples ? En 1982, avec bon sens et pragmatisme, l’État a transféré aux collectivités les bâtiments des lycées et collèges, et l’on a vu les élèves entrer enfin dans des bâtiments neufs, souvent beaux. Jusqu’alors, surtout en banlieue et dans les petites villes, ils étudiaient dans des préfabriqués.