Intervention de Bernard Cazeneuve

Séance en hémicycle du 18 juillet 2014 à 15h00
Délimitation des régions et modification du calendrier électoral — Article 3

Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur :

…parce que la logique identitaire pourrait le justifier. Mais le départ d’un département hors d’une région constituée, au sein de laquelle des coopérations se sont nouées en faveur du développement économique, des filières ou des investissements, peut causer un préjudice à toutes les autres collectivités de cette région. C’est ce préjudice qui justifie que la région de départ soit interrogée. Si l’on veut s’inscrire dans des logiques d’intérêt général et de solidarité, il ne faut pas considérer que la raison pour laquelle on part peut prévaloir sur les raisons pour lesquelles on voudrait conserver la situation existante. L’intérêt général consiste à se mettre dans l’esprit de l’autre, afin de comprendre ce qu’il peut redouter ou désirer et, partant, construire un juste équilibre.

C’est la raison pour laquelle le rapporteur, avec le soutien du Gouvernement, a conçu le droit d’option pour créer des possibilités d’ouverture, dans le cadre de l’équilibre qui a été défini. En effet, c’est la garantie que nous pourrons ouvrir en laissant aux choses le temps de mûrir, sans préjudice pour aucun territoire, ni pour ceux qui veulent s’élargir autour d’une identité forte, ni pour ceux qui veulent continuer à faire prévaloir des logiques économiques. Il y a dans le temps de la constitution des territoires le temps long cher à Fernand Braudel. Il faut prendre le temps et, pour ce faire, éviter les confusions et les brutalisations. Il y a de la place pour toutes les options. Sans remettre en cause les aspirations qui s’expriment et dont je peux comprendre la légitimité, nous ne brutalisons pas les choses, nous ne créons ni confusion ni crispation. Laissons du temps pour que tout se fasse sereinement.

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