Intervention de Stéphane Carcillo

Réunion du 8 novembre 2012 à 9h15
Mission d'information sur les coûts de production en france

Stéphane Carcillo, maître de conférences à l'université de Paris :

Nous nous contentons ici d'analyser le SMIC sous l'angle du coût du travail, en écartant la question de l'opportunité d'un salaire minimum.

Par ailleurs, la France présente également la spécificité de faire peser le financement de la protection sociale sur les salaires. De ce fait, les prélèvements obligatoires sur les revenus du travail atteignent un niveau très élevé en France par rapport aux autres pays de l'OCDE : en 2010, un couple avec deux enfants touchant un salaire moyen supportait plus de 40 % de prélèvements. Toute variation de ces prélèvements, qu'il s'agisse de la TVA, des charges, tant patronales que salariales, ou de l'impôt sur le revenu, influe sur l'évolution du salaire net et in fine sur le pouvoir d'achat des salariés. Plus on les augmente, plus le pouvoir d'achat des salariés se réduit. Quant aux entreprises, pour préserver leur productivité, elles vont chercher à diminuer le salaire net afin de compenser l'augmentation directe du coût du travail, qu'elles ne peuvent pas répercuter sur le salaire minimum, d'où une nouvelle baisse du pouvoir d'achat.

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