Intervention de Pierre Cahuc

Réunion du 8 novembre 2012 à 9h15
Mission d'information sur les coûts de production en france

Pierre Cahuc, professeur à l'école Polytechnique, directeur du Laboratoire de macroéconomie du Centre de recherche en économie et statistique – CREST –, chercheur au Centre for Economic Research – Londres – et à l'Institute for the Study of Labor – Bonn :

Les difficultés à réformer le marché du travail sont liées à la mauvaise qualité du dialogue social. Notre taux de syndicalisation est le plus faible de tous les pays de l'OCDE, de l'ordre de 7%. En la matière, les recommandations très précises du rapport Perruchot me semblent faire sens, notamment sur la limitation de la durée des mandats des représentants syndicaux, la transparence financière – en la matière la loi du 20 août 2008 constitue une première avancée –, l'incitation des salariés à participer à l'action syndicale. Sur ce dernier point, un levier consisterait à instaurer un crédit d'impôt, car si certaines personnes peuvent déduire deux tiers de leur cotisation syndicale de leur impôt sur le revenu, celles qui travaillent à temps partiel ne le peuvent pas, car elles ne sont généralement pas imposables. Il faudrait également que les syndicats développent des services spécifiques – je pense à l'accompagnement dans l'emploi développé en Belgique où le taux de syndicalisation avoisine les 30 %. Ce sujet devrait être l'une des priorités du quinquennat. Tant que les organismes syndicaux auront une culture aussi éloignée de celle de l'entreprise privée, nous n'arriverons pas à réformer notre marché du travail et à le rendre plus compétitif.

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