Intervention de Marie-Louise Fort

Réunion du 15 juillet 2014 à 16h30
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Louise Fort :

Pour ce qui concerne « l'esprit Maïdan », la situation n'apparaît pas aussi tranchée que la presse le présente parfois. L'image que l'on en a ne correspondant plus tout à fait à la réalité d'aujourd'hui. Sur cette place Maïdan, il y a maintenant des stands, on y pique-nique, etc. Mais c'est là aussi que se trouve l'hôtel Ukraine, où siège le Centre de presse ukrainien de crise, dans lequel nous nous sommes rendus pour une conférence de presse. Tout est en contraste sur cette place Maïdan, de même pour ce qui concerne les bâtiments officiels : ainsi, à la Rada, nous avons constaté une multiplicité de gardes en uniformes divers, alors qu'au ministère des affaires étrangères il n'y a quasiment plus de gardes, et que les drapeaux européen et ukrainien flottent sur la façade.

L'ambiance est particulière et contrastée également car la vie quotidienne continue, mais l'on sent que subitement des manifestations pourraient éclater et faire des victimes. Cela explique une aspiration au calme et à la sérénité de la part des Ukrainiens. Ils vivent en outre beaucoup au rythme des rumeurs : celle d'une invasion russe imminente, celle selon laquelle les Russes seraient à la recherche d'une bande de territoire leur permettant d'aller jusqu'en Crimée, etc.

Nous avons par ailleurs effectivement eu l'impression que beaucoup de députés resteraient volontiers en place jusqu'en 2017. Et qu'il existe un ressentiment à l'encontre de la France et une préférence pour la réaction de l'Allemagne, jugée plus favorable. Cela vient bien sûr de l'affaire des Mistral, mais cela tient aussi au fait que le positionnement de la France vis-à-vis de la crise est moins bien reçu par la presse ukrainienne que celui des Allemands. Nous avons essayé de rééquilibrer cette fausse impression, notamment en évoquant les cérémonies commémoratives du Débarquement en Normandie, auxquelles a été invité le Président ukrainien.

Mon sentiment est que les Russes laissent passer à dessein beaucoup de rumeurs dans cette crise ; d'où la nécessité pour notre Commission de s'intéresser aussi à la Russie.

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