Intervention de Annick Girardin

Séance en hémicycle du 13 novembre 2012 à 15h00
Questions au gouvernement — Développement économique maritime

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnick Girardin :

Ma question s'adresse au ministre délégué chargé des transports, de la mer et de la pêche.

Monsieur le ministre, la « maritimisation » sera sans conteste le grand défi collectif de notre XXIe siècle. La mondialisation s'est traduite par une montée en puissance des enjeux maritimes en termes de flux et de ressources, et cette nouvelle donne a modifié l'équilibre géopolitique des océans.

Je l'ai répété de nombreuses fois sur ces bancs : la France est présente sur tous les océans du globe et possède le deuxième domaine maritime mondial, et si toutes nos demandes au titre de l'extension de notre plateau continental étaient satisfaites, nous aurions alors le premier domaine sous-marin au monde !

La France doit résolument se tourner vers de nouveaux enjeux du maritime et vers l'innovation. Certes, cette souveraineté nous donne des droits, mais elle nous donne aussi des devoirs, comme le devoir de préserver et de sécuriser ce formidable levier de croissance, car la mer est un atout stratégique, économique et politique majeur, et, si les potentialités nouvelles de développement sont nombreuses, les convoitises le sont tout autant. La concurrence internationale sera rude, à la hauteur des enjeux, et, sans nul doute, source de conflits.

Une volonté politique affirmée et une stratégie ambitieuse seront donc nécessaires pour faire de cette richesse une force. Et, si ce nouveau gouvernement a pris conscience du défi océanique qui nous attend, avec enfin un véritable ministère de la mer et la volonté d'une politique maritime intégrée, l'héritage est lourd : l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer, l'IFREMER, fleuron de notre recherche, est sous-doté, le pavillon France a des couleurs bien délavées, le format étriqué de notre marine nationale ne lui permet plus de remplir l'ensemble de ses missions, et nos infrastructures portuaires ne sont pas toujours adaptées aux enjeux, si bien que le premier port français reste malheureusement Anvers.

Monsieur le ministre, quel sera votre message la semaine prochaine lors des huitièmes Assises de l'économie maritime et du littoral, face à des acteurs économiques en attente d'un signal fort ? Serez-vous le ministre tant attendu d'une nouvelle stratégie économique bleue ? (Applaudissements sur les bancs du groupe RRDP.)

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