Intervention de Jérôme Chartier

Séance en hémicycle du 23 juillet 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Manifestation pro-palestinienne

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérôme Chartier :

Monsieur le Premier ministre, vous avez décidé ce week-end d’interdire deux manifestations pour préserver la paix entre les communautés. Je veux revenir sur l’interdiction de la manifestation de Sarcelles qui, quoique se disant pour la paix, n’avait en réalité rien de pacifique. En effet, aller manifester contre Israël au coeur de ce que l’on appelle la petite Jérusalem de France relevait davantage de la provocation que de l’apaisement. Et lire en arabe sur les murs de la gare RER de Garges-Sarcelles : « Venez avec du fer. Dimanche, on va casser du juif » ne correspondait pas davantage à l’idée que l’on se fait d’une manifestation apaisée.

La manifestation fut donc interdite à juste raison, mais les casseurs s’étaient de toute façon donné rendez-vous pour atteindre un objectif qui est manifeste depuis déjà plusieurs mois : faire peur à la communauté juive pour qu’elle quitte la France.

D’autres communautés connaissent ce genre de situation à travers le monde, en plus terrible parfois : certaines risquent la mort. Je pense en ce moment aux Palestiniens, comme aux chrétiens d’Orient, victimes d’une épuration systématique en Irak. Or les Palestiniens comme les chrétiens d’Irak sont les Juifs de France : ils sont une minorité qui doit absolument être protégée et je veux croire que tout sera mis en oeuvre pour leur garantir respect et sécurité.

Je vous demande donc, monsieur le Premier ministre, de prendre trois engagements. Je vous demande d’abord de mobiliser les moyens nécessaires pour garantir le respect de la loi et des décisions de l’État. À Sarcelles, ce ne fut pas le cas. Je vous demande ensuite de donner l’instruction à tous les procureurs de France de poursuivre systématiquement tous les gestes et toutes les paroles à caractère antisémite, pour montrer l’engagement de la République à protéger ses citoyens les plus exposés. Je vous demande enfin, monsieur le Premier ministre, de réaffirmer votre mobilisation pour protéger les minorités de France, et en particulier la communauté juive, car le jour où la République abandonnera le plus petit nombre au plus grand nombre, cette république ne sera plus la République française.

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