Intervention de Eva Sas

Séance en hémicycle du 23 juillet 2014 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2014 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEva Sas :

…la croissance reste centrale, mais un autre mot a fait son apparition, pas seulement comme une simple notion, mais comme une valeur devenue cardinale, dont on ne peut interroger le contenu, ni même la pondérer par d’autres objectifs – il s’agit de la compétitivité, nouveau dogme d’une politique économique en recherche de sens.

Il en va ainsi de tous les mots fourre-tout que l’on n’interroge plus.

Nous, écologistes, pensons que notre politique économique doit retrouver ses objectifs premiers – l’emploi, la qualité de vie, ou encore la réduction des inégalités – et qu’elle ne peut être réduite à des slogans, fussent-ils martelés comme des vérités absolues. La compétitivité et la croissance ne peuvent tenir lieu à elles seules d’objectifs. Nous avons le devoir de nous interroger sur le contenu de ces notions, sur ce qu’il faut faire croître – à savoir l’emploi, les énergies renouvelables et la solidarité – et sur ce qu’il faut, au contraire, voir décroître : les pollutions, ou encore les accidents de la route. C’est tout le sens de la proposition de loi sur les indicateurs alternatifs de richesse que nous déposerons en septembre.

Il en va de même pour la compétitivité : le Gouvernement s’engage, avec les réductions de cotisations patronales, dans une compétition essentiellement tournée contre les autres pays européens. Pour notre part, nous proposons de tirer la France et l’Europe vers le haut en investissant dans l’innovation et les énergies renouvelables. Nous voulons faire de la France, non un concurrent, mais un modèle pour une Europe de la transition énergétique et de la solidarité.

Or le présent projet de loi de finances rectificative accroît la course au moins-disant social avec les autres pays européens. Si l’on additionne le CICE, le pacte de responsabilité et les autres mesures contenues dans le projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale, on arrive à une diminution de 41 milliards d’euros des prélèvements des entreprises, et cela sans contreparties ni garanties en termes de créations d’emplois. Devant de telles aides, on serait presque tenté de dire que vous faites de l’assistanat.

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