J'y reviendrai. Pendant la préparation de la LPM, la position du ministère du Budget était naturellement de faire augmenter ce seuil de 450 millions d'euros – quand nous voulions au contraire le descendre. Ces 450 millions d'euros correspondaient à la réalité de nos prévisions d'engagements mi-2013 : nous diminuions notre présence en Afghanistan, au Kosovo et allions modifier la structure de notre dispositif en Afrique. Nous dépasserons ces 450 millions d'euros cette année : nous sommes intervenus en République centrafricaine, ce qui n'était pas prévu, et avons prolongé un haut niveau de présence au Mali, à raison notamment de la protection des élections législatives. Nous aurons donc, vous avez raison M. Fromion, une discussion sur ce sujet à la fin de l'année car il y a toujours un bras de fer sur la participation de la Défense à cette mutualisation interministérielle. Voilà la situation et je voulais qu'elle soit claire pour tout le monde.
Je vais parler des déflations d'effectifs. Il y a plusieurs contraintes : j'ai voulu qu'un tiers de ces déflations proviennent des forces et deux tiers des réformes de structures. Les réformes de structures, je l'ai déjà évoqué, doivent apporter des résultats en termes d'économies de moyens. Ce sont des chantiers très pointus, qui identifient la manoeuvre fonctionnelle et étudient s'il est possible de faire autrement. Cela doit aboutir, en 2014, à la suppression de 7 881 postes. Parallèlement à cela, nous engageons des restructurations liées à la disparition d'unités opérationnelles. Il n'y a pas eu beaucoup de fermetures de sites en 2013 et j'essaie de rester dans cette fourchette en 2014. Nous étudions la cohérence militaire, la cohérence territoriale, l'état des bâtiments. J'espère pouvoir, dès que possible, annoncer l'ensemble du dispositif, pour avoir une feuille de route.
Nous faisons en sorte que cette déflation se traduise également par une baisse de la masse salariale, à l'inverse de la réforme précédente. Nous sommes entrés dans une démarche vertueuse et avons enregistré, dès 2013, une baisse de 270 millions d'euros par rapport à 2012. Enfin, pour accompagner socialement ces suppressions d'emplois, nous nous sommes dotés d'un dispositif rénové d'accompagnement.
Quelques mots à présent sur le renouvellement des matériels. Je m'apprête à lancer plusieurs programmes supplémentaires, notamment MRTT et SCORPION, la prochaine version du missile M51, le M51.3 ou encore le quatrième sous-marin nucléaire Barracuda. La décision sur ces programmes est très prochaine.
Sur l'exportation, nous ferons un bilan complet de l'année 2013 à la rentrée prochaine. À partir de l'année 2015, nous ferons un bilan de l'année précédente avant l'été. Je peux d'ores et déjà vous dire qu'en 2013 nous avons atteint 6,87 milliards d'euros exportations, soit une augmentation de 42 % par rapport à l'année précédente. Je peux aussi vous dire qu'en 2014 nous devrions dépasser les sept milliards. J'ai changé de méthode : j'estime qu'il doit y avoir, entre l'industriel et le ministre, une bonne identification des fonctions. Mon rôle n'est pas d'apporter le catalogue ou de négocier les conditions financières, mais de faire en sorte que les conditions politiques et stratégiques soient réunies. Cela me demande beaucoup de temps mais les résultats sont là. Nous avons pu nous ouvrir sur des marchés autres que nos marchés historiques, en particulier en Amérique latine et en Asie du sud-est. Je suis très heureux de constater la mobilisation des industriels car je fais en sorte qu'il y ait une « équipe de France ».